On veut du Queer!

Lesbian Nightlife in Paris: le temps de la rébellion!

In Nightlife & Special Events on février 11, 2012 at 10:22

Pour ce soir je range mon ton sage et académique dans un tiroir, le tiroir du placard où je me planquais dans mon jeune âge, et je sors les griffes. Parce que la fille en joie est vénere, genre super vénere quoi, et elle crève d’envie de pousser une gueulante, une gueulante noire et fumante.  

Mesdemoiselles, mesdames, jeunes vierges, cougars, brunes, blondes, rousses, créatures célestes ou souterraines, nasty bitches de la nuit, fiesta addict en soif de beat (pas de sourires narquois) et de néons, amazones décoiffées en mal de sauvageries nocturnes, rock’n roll mistinguettes en blouson de cuir, amatrices de barmaid en petite tenue, nice et bad girls au déhanché hystérique, pussys de panam, il est grand temps de se rebeller!

Oh rien de grandiose. C’est une cause bien vile, rien à voir avec la défense des lesbiennes persécutées dans le monde. Mais elle concerne néanmoins un certain nombre de gouines à Paris. Il faut bien que quelqu’un se préoccupe de la vie sociale et festive de ces diaboliques nymphes qui, si elles n’ont pas, soit déjà un groupe de filles trop sympas que les pénis n’intéressent pas (ou à moitié) avec qui lever le coude au comptoir, soit un porte monnaie qui vomit de la thunes, sont condamnées à rester chez elles à regarder The L Word. Or, rares sont les bienheureuses qui peuvent se vanter d’un réseau de gouinasses ultra étendu, et plus rares encore sont celles qui font péter la carte bleue en pensant que les billets se multiplient comme les petits pains de Jésus.

Je vais vous raconter une sale histoire, ouais une bien sale histoire. Parce qu’en dehors des longues heures que je consacre à  l’étude et à la lecture, je suis aussi et peut-être surtout, une fille qui aime pointer le bout  de son nez dans les ruelles sombres de Paris où se rassemblent les jolies filles. Hors de question de rester planquée et d’attendre que ça se passe. Si tu ne te bouges pas, il ne se passera rien. Alors moi, quand il y a une sortie, une rencontre, un bar, un bon plan, en général je suis de la partie/party.

Vous avez dû en entendre parler : le Troisième Lieu va fermer, ainsi que Les Filles de Paris. Ces deux institutions de la rue Quincampoix sont sous le joug d’un contrôle fiscal et c’est plutôt mal barré pour la tenancière. Je veux bien que les critiques à l’encontre de l’établissement du Troisième Lieu les Barmaids sont aussi aimables que des gardiennes de prison (après rectification d’une internaute, je corrige mon injustice) tu sirotes ton cocktail à petites gorgées parce que tu ne pourras pas en boire moules, pardon moult, pendant la soirée etc. – soient recevables, mais  le coup est dur pour les lesbiennes qui n’ont pas pléthore d’endroits où se retrouver.

Premier contre argument qu’une pinchenette suffit à envoyer valser : certains avancent avec une jolie naïveté qu’il y a plein d’établissements gay-friendly alors il faut qu’on arrête nous les lesbiennes de nous plaindre et d’être aussi communautaristes ». Je réponds : « heu, soyons francs deux minutes : les établissements estampillés gay-friendly sont en général officieusement « gays » et les trois autres lettres de l’acronyme LGBT passent gentiment à la trappe. Exemple du Tango où je n’ai jamais vu que des pédés et des filles à pédés. Je les adore, ce n’est pas le problème, mais révélons l’indicible: oui, les gouines adorent draguer de la meuf aussi de temps en temps, ou du moins, rencontrer d’autres individus de leur espèce, et au Tango c’est plutôt compromis. Les plus téméraires vous diront que les hétéros c’est comme les canapés Ikéa, forcément convertibles, mais enfin…

Second contre argument, qui a lui davantage de poids : certes, vous les lesbiennes ne disposez pas vraiment de lieux festifs dédiés, mais vous vous êtes réapproprié l’espace urbain via une diffusion spatiale à la fois plus large et plus hétérogène d’autres types de territoires homosexuels moins directement visibles dans l’espace urbain. Ça se traduit par des évènements festifs éphémères, concerts, soirées spéciales, shows en tous genres, qui ont lieu partout et pas forcément dans le Marais. Alors ne dites pas que vous ne savez pas où aller. C’est effectivement le cas, je le reconnais. Il n’y a pas un weekend sans qu’il y ait une petite sauterie organisée quelque part dans la capitale.

Mais c’est là qu’intervient ma petite histoire. Il était minuit, je venais d’engloutir une petite dizaine de coupes de champagne au frais de ma boîte, et il était temps que je m’arrache pour le délicieux parfum des filles de Panam. Je savais qu’il y avait la soirée Coyotte au Saint, du coté de Saint-Michel. Ni une ni deux, je prends le premier métro et déboule devant le Saint où je croise des connaissance du site « Sortir entre Filles » (encore une alternative créée par les goudous pour trouver le moyen de se retrouver en dehors des lieux de rencontre, inexistants…). Froid de Canard, je veux bien que j’avais un gros manteau et un sac à dos, mais enfin non seulement on me fait payer 15 euros l’entrée, mais en plus on me fait cracher 6 euros supplémentaires pour les vestiaires…

Et même chose la semaine précédente, 18 euros l’entrée pour une pauvre boisson et des bonbons Haribos sur le comptoir…maigre consolation. Bref tout ça pour dire que ce gaspillage de pognon me hérisse l’épine dorsale. Evidemment, ces soirées sont pleines à craquer, et les organisateurs de ne se privent pas pour en faire rentrer un maximum quitte à ce que l’on se retrouve à se marcher les unes sur les autres sur le dancefloor. C’est tirer avantage de la pauvreté des établissements lesbiens pour faire cracher aux intéressées un maximum de fric. J’ai fait des soirées semblables il y a 6 mois sur Paris avant de partir à l’étranger et je suis abasourdie de constater que les prix ont carrément doublé, ni plus ni moins, et pour des soirées qui n’ont pas forcément gagné en qualité.

La conclusion les meufs : si j’ouvrais un bar, vous viendriez 🙂 ?

  1. Je crois que ça tient plus du rêve éveillé que d’autre chose, mais tu sais que la goudou qui est au fond de moi serait très heureuse d’une telle entreprise.

  2. Salut,
    Je suis une fan du Troisième Lieu et je pense que tu n’as pas dû y aller depuis un bail car tes infos ne sont pas bonnes. Comme partout, le staff tourne et là, en l’occurrence, il a changé depuis un bon moment. Crois moi, les barmaid et barmen actuels sont de vrais z’amours !!
    Par pitié les filles, arrêtez de colporter des ragots qui ne sont plus d’actualité et soutenez les rares lieux qui existent pour vous !

  3. Bien sûr, je viens ! D’autres adresses de bar? Moi j’aime bien aller à l’Unity rue Saint-Martin, c’est le meilleur qualité/prix que j’ai pu trouver…

  4. AHAH! Aime bien les petits bons plans dans le genre, et pis je connais pô! J’aime bien le Kubi aussi (et de temps en temps, il y a des soirées avec Céline Sciamma dedans, c’est plutôt sympa), 219 Rue Saint Maur. J’irai faire un tour du coté de l’Unity et pt’être bien que je t’y croiserai!

  5. Effectivement le Kubi (O-Kubi?) était pas mal mais un peu excentré, et le quartier pas super agréable. C’était un peu petit et un peu trop plein le samedi soir aussi…

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